LE FLEUVE CONGO LA SEVE D'UN CONTINENT

Publié le par A. Bissila

Le Congo est un fleuve d’Afrique centrale prenant sa source sur les hauts plateaux à la limite de l'Afrique australe, drainant trois pays : la République du Congo, la République Démocratique du Congo et l’Angola et se jetant dans l'océan Atlantique. Il sert de frontière naturelle entre la RDC, la République du Congo et l'Angola. Son cours supérieur est appelé Lwalaba ou Lualaba, et entre les années 1970 et 1990 (zaïrianisation), la totalité du fleuve était appelé Zaïre au Zaïre.

Avec ses 4 700 kilomètres de longueur, il est le huitième le plus long fleuve du monde mais le second après l'Amazone pour son débit de 80 832 m3/s au maximum. En Afrique il est le deuxième fleuve le plus long après le Nil.

I RÔLE ÉCONOMIQUE

LA NAVIGABILITÉ ET LE TRANSPORT

La RDC et la RC, ont un climat équatorial avec de fortes précipitations combinés à la chaleur et l’humidité. Rendant la construction et l'entretien de routes terrestres très coûteux, à ces facteurs climatiques il faut ajouter un relief tourmenté de la ceinture montagneuse qui borde la cuvette centrale marécageuse que dans cette cuvette même, un trafic plus rentable s'est vite organisé sur les rivières et le fleuve. Toutefois plusieurs éléments de géographie physique y entravent la navigabilité des cours d'eau, il s’agit notamment des chutes Livingstone qui empêchent l'accès depuis la mer. Qu’à cela ne tienne, le Congo est navigable par sections, la longueur total du bassin fluvial du Congo navigable abstraction faite des lacs est de 13 000 km en particulier en RDC entre Kinshasa et Kisangani. Les chemins de fer contournent maintenant les trois grandes chutes, et une grande partie du commerce de l'Afrique centrale passe via le port de Matadi, le long du fleuve, y compris le cuivre, l'huile de palme, le sucre, le café et le coton.

Du côté de la rive droite, en RC la combinaison rail-fleuve, composée du port en eau profonde de Pointe noire, du chemin de fer Congo océan C.F.C.O, ainsi que du port fluvial de Brazzaville à M’pila, point de départ des barges et bateaux de toutes sortes en direction de l’extrême Nord du pays, à travers le fleuve, allant jusqu’à l’Oubangui et faisant la jonction entre la République de Centrafrique et le Cameroun. Donne au Congo sa vocation de pays de transite. Il est la voie royal de transport des marchandises tels que le Bois (Acajou, Limba, Sapeli, Okoumé, etc.), le café, le cacao, l’or. Les produits manufacturés ravitaillant la Centrafrique passent également par ce canal, qui est sous exploite au regard des possibilités qu’il offre.

LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE HYDROÉLECTRIQUE

Le fleuve est également une source potentielle d'énergie hydroélectrique, et les barrages d'Inga au bas de Pool Malebo sont les premiers à exploiter ce potentiel. La centrale hydroélectrique, inaugurée en 1972, est finalement la plus importante au niveau mondial, mais la capacité du barrage d’Inga demeure en grande partie inutilisée. En effet, bien que le barrage soit en théorie à même de couvrir les besoins en énergie de toute l’Afrique, seul 650-750 mW sont produits en raison du non-fonctionnement des deux tiers des turbines. En février 2005, la compagnie d'électricité nationale d'Afrique du Sud, l'Eskom, annonce une proposition visant à accroître la capacité d'Inga de façon spectaculaire grâce à l'amélioration des infrastructures existantes et la construction d'un nouveau barrage hydroélectrique. Selon les concepteurs, le projet, dont le coût s'élèverait à 20 milliards de dollars, permettrait de porter la production maximale de l'installation à 40 GW, soit le double de celle du barrage des Trois Gorges en Chine.

Avec ce potentiel, le Congo peut exporter le courant à travers des autoroutes énergétiques et des boulevards énergiques de hautes tensions et contribuer ainsi à la lutte contre le réchauffement climatique notamment , en libérant l'Afrique de la dépendance en énergie fossile (pétrole, charbon, gaz naturel)

LA PÊCHE ET LA PISCICULTURE

La République du Congo est parmi les grands consommateurs de poisson dans le monde. Les captures issues du sous-secteur maritime ou continental sont destinées, d'une manière générale, à la consommation humaine directe au niveau local. La consommation moyenne nationale par habitant est de l'ordre de 17 kg/an en 2005 (en équivalent frais).

Le fleuve Congo demeure le principal axe d'évacuation de poisson d'eau douce provenant des régions enclavées du nord Congo. Ces captures sont, en grande majorité, débarquées à Brazzaville avant d'être évacuées vers les autres centres de consommation.

Pour faire face à la demande du marché local, le Congo a importé, pour l'an 2005, 22.984 tonnes (4) de poisson dont 17.553 tonnes de poisson congelé (en équivalent frais).

Les crevettes traitées, congelées et emballées dans les bateaux usine, en mer, sont exportées en quasi-totalité vers les marchés de l'Union Européenne et d'Asie.

Il est important de noter qu'une quantité importante de poisson des eaux intérieures est exportée de manière informelle vers la plupart des pays limitrophes, contribuant notamment au trafic commercial entre Brazzaville et Kinshasa.

  • Rôle économique de l'industrie de la pêche

La pêche joue un rôle important dans l'économie Congolaise, y compris dans l'emploi, notamment en raison de sa contribution à l'autosuffisance alimentaire. En effet, le poisson fournit 41% des disponibilités de protéines animales du pays (2).

Les exportations de crevette permettent de faire rentrer les devises au pays. Celles ci contribuent à réguler la balance de paiement du pays.

  • Des demandes croissantes

La production du poisson ne suivant pas le rythme de croissance de la population, la consommation moyenne de poisson est en baisse, elle est, en l'an 2005, de 24,59 kg/an/habitant.

Les besoins en poisson vers les années 2010 resteront forts sous l'effet de la croissance soutenue de la population.

  • Une aide nécessaire

L’ampleur des dégâts des guerres et les réformes structurelles qui s’imposaient ont conduit à l’élaboration d’un programme intérimaire post conflit (PIPC 2000-2002); ce programme était soutenu par un accord d’appui signé avec les partenaires suivants (2):

> le FMI pour une facilité d’aide d’urgence aux pays sortant d’un conflit pour un montant de 20,57 millions de DTS

> la banque mondiale avec la stratégie d’appui transitoire (SAT), pour un premier montant de 41,5 millions de dollars US.

Depuis quelques années, le programme des moyens d’existence durable en pêche (PMEDP) financé par la FAO, la Grande Bretagne et l’Irlande a mis en place un projet pilote dénommé: «Aménagement participatif des pêches en zone côtière». Ce projet, clôturé en fin 2006, vise à la réduction de la pauvreté dans les communautés de pêche côtières.

Le projet pisciculture paysanne mis en place depuis 1991, financé par l'USAID et le Gouvernement du Congo, en relation avec le corps de la paix, demeure en stand-by depuis la fin de la guerre.

  • Administration et Institutions: le flou

La Direction Générale de la Pêche et de l’Aquaculture, organe technique du Ministère chargé de la Pêche et de l’Aquaculture, comprend actuellement six directions centrales à Brazzaville (Pêche Maritime, Pêche Continentale, Hydrobiologie et Aménagement, Aquaculture, Contrôle de la qualité et de la valorisation des produits de la pêche et enfin Affaires Administratives et Financières).

Les directions départementales, ayant un caractère décentralisé, sont responsables pour: le suivi statistique, la vulgarisation, la surveillance des lieux et opérations de pêche et le contrôle sanitaire des produits de pêche.

Cadres Juridiques généraux

Jusqu’à ce jour, la pêche continentale et l’aquaculture congolaise ne sont régies par aucune loi. Seul l’arrêté du 28 février 1945 demeure en vigueur et fixe les dimensions minima des mailles des filets sur l’étendue du territoire national. Un projet de loi sur la pêche et l’aquaculture continentales adopté depuis 2003 est en instance de promulgation.

Méthodes de gestion des principales pêches

Le Congo a adopté le code de conduite pour une pêche responsable (CCPR), code adopté par les Nations unies depuis 1995. Il s'agit d'un code facultatif qui énonce les principes généraux de gestion des ressources halieutiques et pose les obligations de chaque intervenant mais également ses devoirs

La situation piscicole en RDC

L'importance des activités piscicoles en RDC est similaire à celle observée en RC. De la même manière, la pêche en RDC est déterminante pour les ressources alimentaires de la population, qui connait des problèmes d'insuffisance de plus en plus prononcés, ainsi que l'économie et l'emploi.

Les activités de la pêche artisanale sont en baisse. Le nombre d’embarcations est passé d’une pirogue en moyenne pour deux pêcheurs avant la guerre, à une pirogue pour six pêcheurs aujourd’hui. Avec une disponibilité en matériel de pêche qui a chuté de 25 à 60 %, la baisse moyenne de la production est estimée à 45 %. Avec un potentiel estimé à 707.000 tonnes de poissons par an, la production annuelle actuelle en RDC atteint à peine 200.000 tonnes.

UTILISATION DE L’EAU POUR LA CONSOMMATION ET L’IRRIGATION

Le fleuve Congo est un important réservoir d'eau pour des besoins multiples: c'est une source d'eau potable qui est également exploitée pour les besoins d'eau en agriculture irriguée. Cette exploitation reste faible.

L'eau source de crises et de conflits

Alors que dans certaines régions du monde le contrôle de l’eau fait l’objet de luttes acharnées aboutissant à des crises internationales et parfois même de guerre. Comme ce fut le cas avec Israël et ses voisins. La plus récente crise étant celle entre l’Ethiopie et l’Egypte.

Le stresse s hydrique en méditerranée

"En Méditerranée, l'eau est une ressource rare, fragile et inégalement répartie dans l'espace et dans le temps. Les demandes en eau ont doublé dans la deuxième moitié du XXe siècle siècle pour atteindre, en 2005, 280 km3 /an pour l'ensemble des pays riverains. L'agriculture, premier secteur consommateur d'eau, représente 64 % de la demande totale en eau", selon Plan Bleu, observatoire de l'environnement et du développement durable en Méditerranée au sein du PNUE (le programme des Nations unies pour l'environnement).

"Dans de nombreux pays, les prélèvements en eau approchent le niveau limite des ressources disponibles. Des pénuries d'eau, conjoncturelles ou structurelles, sont constatées.

Les pressions sur les ressources en eau s'accroîtront encore de façon sensible au Sud et à l'Est et 80 millions de Méditerranéens seront en situation de "pénurie" à l'horizon 2025. Du fait de la croissance de la demande en eau agricole et urbaine et de la rareté des ressources, un pays méditerranéen sur trois prélèvera plus de 50 % du volume annuel de ses ressources naturelles renouvelables. Les tensions vont croître dans les régions qui souffrent déjà d'un déficit en eau. Mais ces pressions peuvent-elles déboucher sur de véritables conflits ?

Les pays du bassin du Congo devraient déjà penser à avoir une politique global pour régler ce problème notamment par une gestion optimale de cette ressource, voire même procéder à l’exportation. Tout ceci afin de tirer au maximum leur épingle du jeu des contingences à venir et prévenir à moyen terme ces conflits.

RÔRLE CULTURE

En cours de redaction

Steve Makondila

 

 

Publié dans Economie

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