CONGO-B : APOLOGIE À PASCAL LISSOUBA

Publié le par M.Mankélé / CERBAC

Dans l'imaginaire collectif de nombreux enfants du P.C.T ayant acquis une conscience politique au début des années 1990. Pascal Lissouba serait le père du Tribalisme au Congo.  Je ne prends pas Lissouba pour un saint. Mais je suis contre ta thèse à vouloir faire croire que le tribalisme au Congo remonte à partir du règne de Lissouba. Et ça je m'inscrirai  toujours en faux quand il faut interroger honnêtement l'histoire de notre pays. Les émeutes à caractère tribal de 1959 n'étaient pas l'émanation de Lissouba, les assassinats orientés et à caractère tribal pendant la mort de Marien Ngouabi ce n'était non plus Lissouba , j'en passe ...
Une chose doit être retenue, ceux qui étaient victimes de ce vice n'avaient pas le courage de le dénoncer sous le monopartisme craignant pour leur vie. Seuls ceux qui avaient pris le chemin de l'exil pour oser parce que se sentant en sécurité là où ils se trouvaient. Au pays il fallait faire avec: content ou pas, victime ou pas c'était le musellement total. Voilà à l'avènement de la conférence nationale souveraine, de nombreuses langues se sont déliées pour dénoncer tous les maux qu'on ne pouvait faire sous le mono.
Lissouba a eu peut-être la malchance d'être le premier chef d'État de cette ère, mais reconnaissant qu'il n'était pas le premier à créer un parti sur la base tribale. Quand Lissouba arrive à la conférence, il n'a pas de parti politique cependant beaucoup de partis à caractère tribal s'il faut les qualifiés ainsi existent déjà pour faire face au PCT parti au pouvoir tombé sous le coup de la disgrâce populaire.

PARTI RÉGIONALISTE ET ETHNIQUE

La plupart de ces instruments politiques avaient pour base l'ethnie, le village, le département et les cercles d'amis principalement les méprisés du PCT pendant son règne. Je peux citer le RDD de Yhombi, le RDPS de Thystere, le MCDDI de Kolelas, l'UFD de Ganao, l'UDPS de Bokamba, l'UNDP de Nzé l'UPSD Poungui, le RNDP de Ndalla, l'UCR de Mankassa, l'UP de Mbemba, j'en passe. Tous ces partis politiques ont pris part à la conférence nationale souveraine.

LES HOMMES SANS PARTI 

Cependant Milongo et Lissouba étaient les seuls n'ayant pas de partis politiques à cette conférence. 

Le parti étant un instrument de conquête de pouvoir, à la fin de la conférence nationale souveraine Lissouba et Milongo créèrent les partis l'UPADS et l'UDR Mwinda. Voilà pour le brin d'histoire.

 

QUE REPROCHE T-ON À LISSOUBA?

Le péché de Lissouba est-ce pour avoir réussi de fédérer la majorité des cadres et populations de son fief , qui démissionnerent  d'autres partis? À l'instar de Tamba Tamba et Moukouéké qui quittèrent l'UNDP de Nzé. 
Lissouba est tribal parce qu'il rompu sa première alliance à cause des ambitions démesurées du PCT qui voulait se tailler les postes stratégiques au gouvernement pourtant arrivé en 3e position au 1er tour des présidentielles ?


Je vais surprendre bon nombre d'entre vous. Devant l'entêtement de Lissouba à refuser la cohabitation, ses opposants déçus d'une éventuelle démission de Lissouba connu pour ce caractère depuis Massamba Débat, Sassou Nguesso et sa clique optèrent pour leur plan B, trois milices furent créés : les ninjas, cobras et requins pour résister à la force publique qui avait reçu mission de rétablir l'ordre à cause des barricades dressées par les partisans des opposants. Les éléments du GIPN commis à cette mission furent surpris et essuyèrent les tirs lors du déguerpissement des barricades aux alentours du marché total. Une partie de l'armée restée loyale fit son entrée à bacongo avec quelques éléments de la garde présidentielle où ils abandonnèrent un PP 60 tombé en panne au marché de commission. L'épave y est jusqu'à nos jours.
Sachez que les premières victimes qui subirent les pillages, les viols et tueries furent les ressortissants du grand Niari vivant à Bacongo et Makélékélé. Les sites de ces sinistrés étaient le palais du peuple, l'ENAM et l'actuel siège des affaires étrangères au boulevard des armées. Souvenez-vous, et jusque là les ressortissants du Pool vivaient encore paisiblement à Mfilou, Diata et la Base. Le véhicule de Clément Mouamba connu une attaque à l'arme blanche par les militants du MCDDI non loin du camp militaire du GAP, et le chauffeur eu la vie sauve grâce à l'intervention des parachutistes.
Taxant Lissouba passif de ne pas pouvoir protéger ses partisans face aux expéditions punitives répétées des ninjas, les jeunes s'organisèrent en groupe d'autodéfense qui par la suite devint milice zoulou après avoir pillé les armes à la résidence du général Mokoko à Diata. Voilà les éléments que certains ne disent pas tout haut à propos de cette guerre civile qui dans le fond est née de la volonté d'un homme, Sassou Nguesso qui a toujours nourrit le rêve d'y demeurer au pouvoir. C'est normal si c'est lui et ça doit casser si c'est pas, voilà pourquoi les Mokoko, Okombi croupissent en prison avec des procès fallacieux juste pour avoir voulu défier le metteur en scène.
L'histoire du Congo est dense, on doit être honnête devant notre réalité historique multidimensionnelle.

Au regard de ce qui se passe actuellement, lequel est le véritable Tribaliste ? Tous les postes ministériels dits sensibles, les Directeurs généraux et centraux pour tout où il y a de l'argent liquide à foison, ils sont de quelle ethnie?

Ayant l'honnêteté intellectuelle de faire la part des choses et restituer à chacun le fruit de son labeur. 

M. Mankélé 

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