CONGO-B : LES ORIGINES DE LA VIOLENCE POLITIQUE

Publié le par cerbac

Au lendemain de l’accession de l’ancienne colonie française du moyen Congo  qui comptait : l’actuel République du Gabon et du Congo de 1882 à 1906 avec pour capitale Libreville et Brazzaville en 1904. Le 15 Août 1960, les élites à qui échoient la responsabilité de conduire aux destinées de la nouvelle République n’étaient pas préparées à en assumer la charge.

Le récit tel qu’il nous est parvenu à ce jour, rapporté par l’administration coloniale de l’époque est une mélange ou se confondent le  drame et bouffonnerie. Malheureusement la bouffonnerie l’emportera sur le drame. Dès lors, la quête de l’Unité, le Travail seront toujours les défit auxquels la jeune république sera confrontée pour atteindre le progrès.

La vie politique Congolaise de 1946 à 1955 était caractérisée par un bipartisme entre le PPC et le MSA.

Lorsque l’Abbé Fulbert Youlou fait son entrée en politique, Jean-Félix TichaYa et Jacques Opagault sont déjà présents au conseil représentatif, première assemblée locale Congolaise depuis 1947. Et à l’Assemblée National  Française pour Felix TichaYa depuis 1946. Avec l'arrivé de Youlou on passa du bipartisme entre le PPC et le MSA au tripartisme avec l'arrivé de l'UDDIA.

 

En 1951, à l’élection  législative, le Groupe ethnique kongo-kongo et Kongo-lari vote à (27,5%) André Matsoua qui est un mort, les autres leaders se partagent les voix (44%) pour Tichaya et (25%) pour Opagault. Le vote de Matsoua étant invalidé, c’est donc Tichaya qui est réélu.

 

En 1956 pour le renouvellement des députés de l’assemblée locale le PPC de Felix Tichaya obtient (34%) de voix, le MSA de Jacques Opagault (30%) de voix et André Matsoua (36,5%) de voix. Le PPC bien que n’ayant pas la majorité au regard du corps électoral demeure ainsi le parti dominant le vote de André Matsoua le mort étant toujours invalidé.

 

En faisant son entrée dans l’arène politique Congolais en 1956, Fulbert Youlou contrairement à ses congénères et « frères ennemis » s’appuiera justement sur cette identité ethnique Kongo, ethnie majoritaire dans la région de Brazzaville et du Stanley pool, fidèle au rêve matsouaniste.

En Janvier 1956, aux élections législatives pour choisir  le député du Moyen Congo à l’Assemblée Nationale française, les trois leaders Tichaya, Youlou, Opagault s’affrontent. 

 

Nous passerons ainsi du bipartisme au tripartisme. C’est au cours de ces élections, que  la violence politique fait son entrée dans l’arène. Lors de la campagne législative en effet, le mysticisme Matsouaniste  s’y invite. Les opérations coups de points deviennent le mode d’action politique des militants Lari-Kongo. 

Le 2 Janvier 1956, jour de l’élection : à la sortie des bureaux de vote de Bacongo, des adolescents lari se mettent à rosser les électeurs qu’ils soupçonnent de ne pas avoir voté pour Youlou. Les autorités sont obligées d’envoyer les forces protéger les bureaux.

Le calme ne revient pas pour autant à Brazzaville. Au cours des deux jours qui suivent, on dénombre une centaine de maisons détruites, quatre morts et plusieurs dizaines de blessés. Fulbert Youlou avec un de ses adversaires à la députation, jacques Opagault, lancent un appel au calme par radio. Ils  seront Battus par Jean Félix Ticaya qui sera élu député du Moyen Congo avec 45 976 voix, contre 43193 voix pour Opagault et 41 084 voix pour Youlou.

Une collecte est des lari-Kongo sera  organisée afin que Youlou   puisse se rendre à Paris tenter et tente  d’invalider l’élection de Tchicaya sans succès.

 

La violence politique et la contestation des résultats d’une élection feront leurs entrées dans l’arène politique. Aboutissement d’un long processus ayant commencé dès 1955. Car dès le 12 Décembre 1955, des tracts youlistes appelaient déjà à « fouetter » les dirigeants matsouanistes qui n’avaient  pas ralliés à l’Abbé.

 

kidiaguiri DIa Ngani,

In " Le Congo une République à la quête perpétuelle de l'unité" , ed Cerbac, 2018.

 

Bibliographie :

1.Elie Mavoungou, Jean-Felix Tchicaya, l'Harmattan, 2015

2.Noël Ballif, Le Congo, Karthala, 1993

3.Pierre Péau, l'homme de l'ombre, Jacques Foccart, Fayard 1990, pp282-283

4.Rémy Boutet, Les trois Glorieuses ou la chute de Youlou, Chaka,1990

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