CONGO-RDC : Un Volcan Sociopolitique au coeur de l'Afrique

Publié le par Dr Ghislain Thierry Maguessa Ebomé

La RDC, un volcan sociopolitique au coeur de l'Afrique
Aucun observateur lucide ne peut parier sur une issue pacifique des derniers élections qui ont eu lieu en R. D. Congo. Tant les enjeux géopolitiques et économiques que ceux sociopolitiques qui se donnent à l'analyse ne laissent présager que le cloisonnement ou, pire, la balkanisation de ce géant au pied d'argile.  On dira que la RDC est victime de son sous-sol. Bien plus, il se révèle que la RDC est victime de sa classe politique. Et sur cette considération,  le Président Kabila risque de sortir de l'histoire (je reconsidère alors un de mes posts: Joseph Kabila Kabange, une leçon d'avenir ). Il avait tous les moyens pour jouer, en sa faveur (y compris celle de la coalition au pouvoir) s'il s'était refusé de ne voir que son petit avenir. En effet, 
- Kabila aurait tiré profit de son âge et de l'expérience cumulée au pouvoir pour faire de la Rdc une école de démocratie au coeur d'une Afrique centrale ou l'alternance au pouvoir n'a pas encore vu ses pétales s'éclore. Il aurait ainsi profité des deux années de flexibilité pour se garantir une retraite douce. Pour cela, il aurait mis la communauté internationale dans son jeu, en impliquant celle-ci dans l'organisation,  même logistique des élections ; 
- Dans un jeu disputé et ouvert, il se serait choisi le meilleur dauphin. Emmanuel Shaddary s'étant révélé des les premières heures moins efficace et moins rassembleur. Il pouvait miser sur Matata Ponyo Mapon qui avait déjà à son actif un bilan économique admirable et certainement un carnet d'adresses plus rassurant que celui de Shaddary qui n'a pas pu gérer l'insécurité urbaine à kinshasa et dans tout le pays; 
- Il aurait revu le système électoral à tour unique. Ce qui aurait donné au système la chance de qualifier son candidat à un deuxième tour face à un candidat de l'opposition.  Ici, il aurait réussi à dèsunir l'opposition dont les egos ont freiné la candidature unique. Il pouvait au deuxième tour passé des accords triviaux avec quelques leaders versatiles comme Vital Kamerhe. 
Au stade actuel, rien ne peut convaincre de la victoire du camp Kabila. Déjà le vote citoyen dans les territoires de Beni et Butembo montre que cette partie privée du vote légal s'opposera toujours au système Kabila si Shaddary réussissait par coup de miracle et pire du sang à se maintenir au palais. Shaddary aura la contestation des grandes villes comme Kinshasa, Lumbumbashi, Goma, Kisangani, Matadi entre autres. 
L'autre ingrédient de la violence est le combat intra opposition entre Cash et Lamuka. Même si elle ne donne pas encore de signaux, il faut se convaincre que chaque camp qui revendiquera la victoire ne peut la reconnaître à l'autre.  
Tout se donne comme si cette élection a été le bon prétexte pour replonger le pays dans une guerre civile qui, au finish, va consacrer l'émiettement ou l'éclatement de la RDC. Les théoriciens de la balkanisation auraient réussi.  
Dans un tel contexte, les pays voisins devraient être sur l'alerte maximale. Les neuf (09) voisins de la Rdc devraient travailler à ne pas être emportés par le déferlement du grand voisin.. Le Rwanda, l'Ouganda, la Tanzanie et l'Angola me paraissent être au coeur des enjeux. 
La RCA et le Congo (BZV) me paraissent moins préoccupés par la question.  
La République centrafricaine est déjà fragilisée par une situation interne peu reluisante.  Les poches de rébellion sont encore active. Les positions pro Russes de Touadera peuvent rappeler les françafricains à la charge, tant est que ce pays a un sous-sol riche. 
Le Congo Brazzaville voudrait compter sur sa relative accalmie après la fin des hostilités au Pool. Mais, il ne faut pas oublier qu'un des pôles chaud en Rdc est le bas-Congo aux relents messianiques. Les hommes de Ne Mwana Nsemi joueront le beau rôle dans ce qui se dessine à Kinshasa. Il n'est pas exclu que le Bundu dia Kongo recrute parmi les reclus Nsilulu, ou bien dans le cas où ils seraient battus à Kin se replier dans les pays Manianga. Ce qui peut être fatal. 
L'autre aspect significatif reste l'afflux des réfugiés vers Brazzaville et ses environs. La megapole de Kin, dix fois plus peuplée que Brazzaville,  peut déferler sur Brazza autour d'un million de réfugiés.  Ce qui poserait des forts problèmes de sécurité publique et alimentaire. Makotipoko et Mpouya sont déjà des tests grandeur nature.  
Au Congo, on aurait travailler à mettre sur pied un centre de veille stratégique pour esquisser des parades possibles.  
Le temps est-il venu d'expérimenter la sagesse africaine: "Quand la case du voisin brûle,  il faut l'aider à éteindre le feu". 
Je ne suis qu'un simple rêveur !
Dr. Ghislain Thierry Maguessa Ebomé

Publié dans Congo-RDC, Reflexion

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